We Hate You Please Die - Can’t Wait To Be Fine (2021)

Depuis la parution de leur premier album Kids Are Lo-Fi en 2018, on suit religieusement les aventures musicales de We Hate You Please Die. Avec leur énergie folle et leurs excentricités en tous genres qui n’ont laissé personne indifférent, le quatuor garage-punk rouennais est devenu en quelques années un groupe référent de la scène hexagonale. Maintenant qu’ils ont acquiert une certaine reconnaissance, ils sont attendus au tournant avec leur successeur intitulé Can’t Wait To Be Fine.

Raphaël (chant, guitare), Joseph (guitare), Chloé (basse) et Mathilde (batterie) montent de plus en plus en puissance et confirment ici. L’entrée en matière nommée « Exhausted + ADHD » plante le décor doucement mais de façon inquiétante avec la voix susurrée de Raphael qui arrive à nos tympans avant de partir au quart de cour avec ce garage-punk bien explosif.

Ce côté théâtral que le groupe maîtrise à merveille, on les retrouve sur des brûlots fuzzy tels que « Barney » ou bien encore « Vanishing Patience » et « Coca Collapse » qui feront un malheur sur scène. Entre les distorsions de guitare et une section rythmique bien efficace sans oublier l’interprétation totalement foutraque de Raphael qui élargit son spectre vocal, jusqu’à sonner comme Zach de la Rocha sur l’uppercut nommé « DSM-VI », We Hate You Please Die n’a pas vraiment l’intention de se reposer. Bon, il y a l’intermède calme nommée « Terminal » afin d’apaiser quelque peu les tensions.

Si Raphael aura de quoi nous mettre plein les oreilles avec sa folie sur « Paula » et « Luggage », la bassiste Chloé a aussi son mot à dire notamment sur « Otterlove » aux airs 80’s mais encore sur le faussement naïf « Exorcise » racontant une histoire d’amour adolescente finissant mal et prenant des allures plus shoegaze au fur et à mesure. Un titre impressionnant de maîtrise. Le second disque de We Hate You Please Die gagne en épaisseur mais n’a rien perdu de sa folie aussi bien débile que sérieuse surtout sur la conclusion cathartique montant en puissance au fur et à mesure avant que notre hôte hurle « Are you gonna fight ? We want to be fine ! » à plusieurs reprises pendant que les instruments se font la malle jusqu’à en perdre la voix. Ce mantra répété saura nous interpeller surtout en ce contexte pas évident où on a envie de se libérer de ces oppressions qui nous empoisonnent notre existence depuis longtemps et on pourra compter sur le quatuor rouennais pour exprimer notre rage et notre folie comme il se doit.