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Hubert-Felix Thiefaine - Supplements De Mensonge (2011)

Hubert-Felix Thiefaine - Supplements De Mensonge (2011)
Plus il avance en âge et plus Thiéfaine ressemble à Jean Cocteau, voire à un gisant diaphane, voire à Cocteau en gisant. Curieux lorsqu’on considère que le Franc-Comtois reste sans doute l’expression la plus vivante d’un chanteur francophone débarrassé des scories du métier et des concessions qui imposent au moindre talent en devenir exhibitionnisme télévisuel, duos de circonstance et sourires faux. Et l’intitulé de la tournée qui s’annonce – Homo Plebis Ultimae Tour – claque bien davantage comme l’expression d’une révolution permanente pour cet homme du peuple que comme l’annonce d’une retraite bien méritée.

Donc, et ce n’est pas une révélation, le chanteur a conçu Suppléments de Mensonge avec le même esprit libre, voire libertaire, que ses précédents opus. Le titre de ce seizième disque est emprunté à Nietzsche et, à l’exception d’aventures au royaume du blues en compagnie de Paul Personne, interrompt cinq années de silence discographique (Scandale Mélancolique date de 2005). Le programme accueille deux chansons mises en quarantaine depuis plusieurs années et leur incorporation harmonieuse à l’ensemble démontre si besoin était la constance d’inspiration d’un artiste extravagant, dans le meilleur sens du terme. Esprit libre ou libertaire donc, mais pas solitaire : il a confié la production des douze chansons à Jean-Louis Piérot et Edith Fambuena (ex-Valentins) pour un éclairage tout en cordes soyeuses, règne des guitares acoustiques et clarté générique des pupitres. Les musiques, outre celles du patron, ont été composées par un casting qui fait le lien entre plusieurs générations de créateurs de par chez nous, de Dominique Dalcan à Ludéal, de JP Nataf à Arman Méliés.

Pour le reste, c’est avec ravissement que l’on retrouve des titres de chansons qui ressemblent à des poèmes (« Compartiment C Voiture 293 (Edward Hopper 1938) »), et des poèmes qui ressemblent à ce qu’on imagine de Thiéfaine dans sa capacité à détourner les canons de la chanson populaire, pour transformer cette dernière en objet sonore non identifié. L’irruption de cette étrangeté du quotidien peut être symbolisée par « La Ruelle des morts », titre en ouverture et premier single de la sélection, qui est également le nom d’une rue de Dôle, cité natale du chanteur. La mélopée, judicieusement mise en musique par le groupe mayennais La Casa, chantre du folk rural et indépendant, résonne comme un appel digne et nostalgique aux fantômes du passé.

Thiéfaine, désormais sexagénaire, revient après une période délicate où sa santé chancelante a pu l’incliner à tout balancer par-dessus les moulins. Comme en témoigne « Petit matin 4.10 heure d’été », sombre évocation du froid de la mort, il parvient encore une fois avec Suppléments de Mensonge à cantonner sa folie et ses idées noires au creux de ses refrains. Et le fait avec un talent unique.

:: TRACKLIST ::

1. La Ruelle Des Morts (03:49)
2. Fièvre Résurrectionnelle (03:32)
3. Trois Poèmes Pour Annabel Lee (05:17)
4. Garbo XW Machine (04:31)
5. Petit Matin 4.10 Heure D'Eté (05:48)
6. Compartiment Voiture 293 Edward Hopper 1938 (03:28)
7. Infinitives Voiles (05:52)
8. Ta Vamp Orchidoclaste (03:38)
9. Lobotomie Sporting Club (02:38)
10. Les Ombres Du Soir (08:55)
11. Quebec November Hotel (03:14)
12. Les Filles Du Sud (05:05)

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  • mufty77
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