Debout sur le zinc - de Charybde en Scylla (2008)

Depuis Des Singes et des Moutons, Debout Sur Le Zinc avait clairement notifié une volonté de revenir aux sources d’un rock, certes mâtiné de folk et d’influences rétro, mais plus pur qu’à leurs débuts, lorsque leurs prestations ressemblaient un peu trop à une sympathique, mais pas très originale, imitation des Têtes Raides.
Ayant évolué depuis 2004, Debout Sur Le Zinc s’est réellement créé une identité musicale à ce moment là, sortant du courant néo-réaliste pour ressembler à une espèce de compromis entre Les Négresses Vertes et Pigalle. De Charybde en Scylla représente, dans cette optique, l’album le plus abouti des zingueurs, tant sur le fond (la musique) que la forme (les textes) qui évoquent autant Topor que Prévert ou encore François Hadji-Lazaro.
Critique de la lâcheté ordinaire et des petites misères du quotidien, De Charybde en Scylla, album assez noir rappelant le Regard Affligés... de Pigalle, s’offre tout de même quelques touches d’humour à froid bienvenues pour contrebalancer la noirceur. Si DSLZ se dispense – et on ne s’en plaindra pas – de décrire le quotidien d’un cirque imaginaire rempli de clowns tristes, le groupe n’en reste pas moins fidèle à ses idées noires, contrebalancées pour compenser la déprime par quelques bribes d'humour british. Si les guitares crachent davantage que sur les albums précédents, la poésie, elle, n’a pas disparu pour autant, offrant ainsi l’un des albums les plus travaillés du groupe.