VA - Aznavour, Sa Jeunesse (2014) Lossless

Le répertoire de Charles Aznavour a déjà été célébré de nombreuses fois. Certains de ses titres ont fait l'objet de samples de la part de rappeurs américains et le chanteur, entré dans la légende de son vivant, s'est souvent prêté au jeu des duos avec des artistes de générations différentes (Kéry James, Grand Corps Malade ou Vincent Niclo pour ne citer qu'eux). Avec l'album Aznavour, Sa Jeunesse, c'est une nouvelle descendance qui lui rend hommage à travers ses premiers titres connus de tous.

En tête de générique figure « Sa jeunesse », une chanson de 1956 mise au goût du jour et lancée par son auteur, avant les interventions d'Amel Bent, Vitaa, Soprano, Elisa Tovati, Matt Houston, Black M et The Shady Brothers. L'air, défiguré par les rythmes electro-house, doit encore supporter les vocalises R&B des « chanteuses à voix ». La suite ne rattrappe guère cette faute de goût avec les tentatives de lifting adaptées au style de chacun : la variété orientale de la jeune révélation Indila (« Mon fol amour »), la touche manouche de Kendji Girac (« La Bohème »), le R&B de Vitaa (« Emmenez-moi ») ou Amel Bent (« Les Deux pigeons ») et le numéro de crooner adulescent de Matt Houston (« For me, formidable »). Le maniérisme vocal le dispute alors aux arrangements bon marché, datés avant parution.

L'école du slam, de la soul et du rap qui suit, en compagnie de Grand Corps Malade (« À ma fille »), Ben l'Oncle Soul (« Désormais »), Yseult (« La Mamma ») et Oxmo Puccino (« Ay ! Mourir pour toi »), n'échappe pas aux effets de saison et autres clap hands mécaniques malgré la plus grande retenue des protagonistes. The Shady Brothers fait de même sur la boîte à rythme de « She ». Du côté de la chanson, Camélia Jordana s'empare de « Parce que » et Joyce Jonathan de « Et pourtant », entre sensibilité pour l'une et légèreté pour l'autre. John Mamann remet à l'honneur « Yerushalaim » dans un mélange electro-world et, en duo, le rappeur Passi et son complice Gregz ferment la marche sur « Hier encore ». La jeunesse de Charles Aznavour confrontée à celle de 2014 aboutit à un résultat en demi-teinte.